Élucubrations

Messages : 17 Date d'inscription : 28/08/2015 Age : 26 Localisation : Nice

Boomer venait de rentrer au Fort après une permission d'une soirée à Forgefer où il avait rencontré des personnages hauts en couleurs, deux étaient des militaires, l'autre un archéologue qui avait regretté d'avoir choisi la Treizième juste après les épreuves... Sur le chemin du retour, à dos de griffon il était pensif...

Huit mois auparavant crevait toute son escouade, sa seule famille, ses seuls amis, même s'il les exaspérait et même si certains ne l'aimaient pas de toute façon ça ne l'importait pas, il ne les aimait pas non plus. Il a compris quand ils sont morts, il a compris quand les seuls survivants sont revenus au Fort... C'était vide. Boomer ne pouvait plus rire avec Vaughan où insulter Rhotgar. D'ordinaire il resterait indifférent, ou pire, il pourrait en être heureux, moins de membres égal plus de chances de s'évader. Mais huit mois seul, sans personne sur qui compter quand il était au trou, sans personne avec qui rire, ni même parler de la pluie et du beau temps. Il a prit conscience de qui il était, là, seul sur son griffon, et quand il rentrerait au Fort, il serait encore seul. Un an auparavant, quand vous lui demandiez comment il se voyait mourir, il vous aurait décrit une folie furieuse qui lui va si bien telle que : "J'veux crever entouré de putes agglutinées autour de mon gland et un bâton de dynamite à la main." ou encore : "J'veux crever entouré de toute mon armada d'explosif plantée en plein milieu d'Hurlevent, comme ça je laisserai mon empreinte dans l'Histoire !" Avez-vous remarqué comme il est plus simple de marquer l'Histoire en commettant des méfaits qu'en se faisant remarquer pour ses bonnes actions ? Non, maintenant quand vous demandez à Boomer comment il se voit mourir plus tard, il répondra simplement : "Seul."

Il tournoyait sur son griffon, tergiversant, il était au dessus du Fort mais ne voulait pas rentrer dans cette immense bâtisse vide, alors il réfléchissait à ce qu'il pourrait faire. Soudain, il eu une idée en se basant sur ce que lui avait montré l'une de ces hallucinantes rencontres de la soirée : Il allait rendre hommage à ses frères tombés au combat en leur dressant un Monument aux Morts. Ni une ni deux il atterrit, descend de son griffon et se rue dans le Fort où il s'empare de son marteau, un burin, et sur le mur juste en face de la chaise dans laquelle il passe son temps libre, il commence à tailler un cadre. Une fois fait, il inscrit les noms des victimes de ce jour là... Sans en omettre aucune, il inscrit tout en haut de ce funeste tableau les noms de Rhotgar Furidor, Vaughan Barbenmousse, suivis des noms de tous les nains dont il ignoraient les noms mais qu'il aimait tant effrayer... Une fois fait, dans une satisfaction pure, il dit : "Comme ça, même morts, vous resterez toujours parmis nous, bande de gros connards de mes deux, surtout toi Rhotgar, putain de fils de pute." avant d'éclater de rire et de se poser sur sa chaise, sifflant sa bière en contemplant le mur avec satisfaction.

Admin Messages : 89 Date d'inscription : 20/08/2015

L'enfer du bagne avait l'épreuve de trop. L'escouade décimée, ses membres portés disparu, elle avait été déclarée comme anéantie par le Conseil des Trois Marteaux jusqu'au retour de ses membres, huit mois plus tard.

Nchuandzel parcourait les couloirs du Bunker 13, qui reprenait petit à petit ses couleurs. Les étendards oranges, la nourriture à profusion, les armes d'un technologie novatrice, des caisses de grenade, des tonneaux de poudre et de bière étaient le nouvel habillage d'intérieur. Boomer, toujours de la partie, était l'un des seuls survivants du massacre avec Duronil, qui travaillait sur son Gyro, pendant que Magrim faisait ses calculs et ses réparations.
Starvink et Bjorn, qui avaient échappé au bagne, contemplaient leurs camarades amaigris, usés par la mort, reprendre du poids, et s'entrainer chaque jour avec vigueur et rage, animés par la colère et le désir de vengeance. Massacrer nos ennemis, sans pitié, sans retenue. Argrin, le nouveau Nain, était une sacrée loque qui passait son temps à dormir ou vider les tonneaux de la cave à bière, une honte, que le Lieutenant ne tarda pas à réprimer à coup de poing dans la tronche.

Le matériel arrivait de nouveau, au compte goutte. Ainsi que les nouvelles recrues, petit à petit. Il fallait prendre son temps, pensait Nchuandzel. Trier les nouveaux, il n'y a pas de place pour ceux qui ont peur, ceux qui sont faibles et qui lâcheraient leur frère au premier combat. Le Conseil leur donna une mission, dangereuse. Qui demandait patience, et violence.

En ça, il savait que le retour de la 13ème escouade sonnait le glas de leurs prochains ennemis. Elle reviendrait encore, et toujours.

Parce que l'escouade, était immortelle.

Messages : 17 Date d'inscription : 28/08/2015 Age : 26 Localisation : Nice

Aujourd'hui, le Lieutenant est de retour... Boomer en est terrifié. Il a mené les troupes durant des opérations aussi dangereuses que folles, lui qui pensait que jamais il ne pourrait commander s'est retrouvé propulsé si rapidement à la tête, provisoirement, de la Treizième qu'il a été pris au dépourvu. Il a mené trois opérations, l'une d'elles a été un franc succès et, accoudé sur la table d'opération du Lieutenant, a planifier la suite de l'attaque du bagne, il s'en réjouissait. Bonheur de bien courte durée quand il se remit à penser à la seconde opération... un échec cuisant : "C'était pas ma faute putain..." voilà ce qu'il dirait au Lieutenant en lui expliquant ce qu'il c'était passé en détail, Magrim avait été salement amoché, et Népale, bien que moins touchée, avait été blessée aussi... Il fallait bien évidemment que le ronchon de service se fasse démolir, ça rajoute une sale ambiance dans le Fort...

Mais il y a deux jours, Boomer avait pris les devants, il avait mené une attaque personnelle sous l'aval du Conseil, Lieutenant ou pas, il en avait marre d'attendre. L'attaque sur le bagne était un franc succès... Bien qu'elle ne fût pas sans sacrifices... L'un des pilotes de la 26ème aéroportée avait été tué dans le crash de son avion, et, en tentant de le sauver, Boomer avait été pris dans la déflagration de l'engin, en y repensant, il passait sa main sur son visage et gémissait, bien que désinfectée et traitée par le Doc' qui lui avait fournit une pommade foutrement efficace, la sale brûlure était à vif, Boomer voulait qu'elle le reste, il en a des comme ça sur tous le corps maintenant, mais celle-là resterait visible le temps de cicatriser complètement. Vrany avait été blessée aussi, le bras complètement entaillé tout du long, laissant paraître l'os à certains points... Enfin, le soldat Tonnebière : " paix à son âme."

Pour sûr qu'il allait se faire déchirer au moment de faire son rapport au Lieutenant, ou peut-être pas... En tout cas, une chôse est sûre, ce qu'il a fait était juste, et, même avec un effectif largement réduit, il avait démontré ce dont était capable la Treizième.